Des fusillades aveugles éclatent sous les balles du narcotrafic. En 2023, la guerre de la drogue à Marseille a fait quarante-neuf morts, soit presque un par semaine, un record tragique. Cette hécatombe marque une hausse de 50% par rapport à 2022, où les décès liés au trafic de stupéfiants atteignaient déjà une trentaine. La violence se manifeste par des règlements de comptes réguliers, souvent indiscriminés, pour le contrôle des points de deal. Le climat est devenu insoutenable, terrorisant les habitants comme les trafiquants eux-mêmes. Le procureur de la République, Nicolas Bessone, a décrit la situation comme « historique », soulignant le nombre inédit d’homicides et de tentatives d’homicides.
En 2023, cent dix-huit blessés ont aussi été recensés. Un autre chiffre glaçant de cette escalade meurtrière qui déchire la ville. Deux ans plus tard, Marseille replonge dans l’horreur. Le 13 novembre 2025, dans le quartier des Chartreux, le petit frère d’Amine Kessaci, âgé d’une vingtaine d’années, a été exécuté en plein jour, juste après s’être garé. Une nouvelle victime, un nouveau drame dans une ville étouffée par la violence et que beaucoup estiment abandonnée par l’État.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs. Les investigations ne font que commencer, mais le lien avec le narcobanditisme est fortement suspecté. Pour la famille Kessaci, c’est un nouveau deuil qui ravive une douleur ancienne. Amine Keccaci avait déjà perdu son frère Brahim en 2020, lors d’un triple assassinat. Ce drame l’avait conduit à fonder l’association « Conscience », pour accompagner les familles de victimes, défendre leur dignité et dénoncer l’emprise du trafic sur la jeunesse.
Engagé et militant écologiste, Amine Kessaci incarne la résistance citoyenne face à cette spirale mortelle. Il porte la voix des familles endeuillées et dénonce le silence politique face à une urgence devenue nationale.
La drogue est un véritable fléau dans de nombreux quartiers populaires. Elle agit comme un poison social qui détruit les individus, fragilise les familles et gangrène la vie collective.
On sait que le trafic prospère sur la pauvreté, le décrochage scolaire et l’absence de perspectives. Pour beaucoup de jeunes, le deal apparaît comme une voie rapide vers l’argent et la reconnaissance, alors qu’il mène souvent à la prison, à la peur ou à la mort. Les trafiquants imposent leur loi par la violence, alimentant une spirale de règlements de comptes qui multiplie les drames humains.
La drogue ne se limite pas aux quartiers dits sensibles et sa consommation traverse toutes les couches sociales. Tant que la demande existe, le trafic continuera de prospérer. C’est pourquoi la lutte contre ce fléau doit se faire autour de la prévention, l’éducation et la réinsertion.
Il est essentiel de redonner de l’espoir, d’offrir de véritables alternatives, de soutenir les associations locales et d’écouter les habitants afin de rompre ce cycle infernal.
Trop, c’est trop. Les armes ne doivent plus dicter leur loi dans les quartiers. La jeunesse marseillaise ne peut pas grandir dans la peur ni dans la fatalité. La justice doit agir, mais la société toute entière doit se lever. Le combat entre contre le trafic drogue ne peut plus être relégué au second plan.
Marseille ne doit pas s’habituer à la mort. Ce nouvel assassinat n’est pas un fait divers, mais le symptôme d’une crise sociale et économique
Amine Kessaci Marseille, essuie tes larmes