Les émeutes de 2005 sont le résultat d’une combinaison de facteurs structurels (exclusion sociale, chômage, discriminations, tensions police-habitants des quartiers populaire) et d’événements déclencheurs.
Cette année est marquée par plusieurs affrontements localisés liés à des interventions policières contestées.
En mars 2005, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris, un jeune homme de 19 ans, soupçonné de vendre de la drogue, est grièvement blessé par balle lors d’une intervention policière. Cet événement est perçu comme une bavure et provoque des violences « urbaines ».
En juin, un enfant est tué lors d’une fusillade à La Courneuve, poussant Nicolas Sarkozy à promettre de « nettoyer la cité au Kärcher ». Ces incidents s’inscrivent dans un climat de montée de la pression policière contre le trafic de drogue, avec 28 000 véhicules incendiés dans les zones sensibles durant les dix premiers mois de l’année.
Le 27 octobre 2005, Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans) meurent électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois alors qu’ils fuyaient un contrôle de police.
Le 30 octobre, une grenade lacrymogène tirée par les forces de l’ordre près de la mosquée Bilal provoque une évacuation chaotique, alimentant la rumeur d’une attaque délibérée. Ces deux événements catalysent la colère des habitants.
La gestion politique joue un rôle clé, Nicolas Sarkozy exonère immédiatement les policiers, affirmant qu’ils « ne poursuivaient pas physiquement » les adolescents, une version contredite par Muhittin Altun.
Les violences, initialement localisées à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, s’étendent à 274 communes après le 1er novembre, avec un pic le 8 novembre (1 500 véhicules incendiés en une nuit).
3 personnes sont mortes en tentant d’éteindre des incendies, Salah Gaham, Alain Lambert, Jean-Jacques Le Chenadec.
Il y a 224 policiers et pompiers blessés, 10 346 véhicules détruits, 233 bâtiments publics endommagés.
Il y a eu 6 056 interpellations et 1 328 incarcérations.
La réponse du gouvernement est la militarisation policière avec l’acquisition de 5 000 casques antiémeute, 7 000 grenades lacrymogènes et 450 Flash-Balls.
La relaxe définitive a eu lieu en 2016 des deux policiers mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ».
Ces émeutes, les plus importantes depuis Mai 68, révèlent une crise multidimensionnelle, avec un sentiment d’injustice sociale et défiance envers les institutions.
La réponse du gouvernement est avant tout sécuritaire avec une priorité donnée aux réponses répressives plutôt qu’aux politiques sociales.
Il y a eu une médiatisation sans précédent des fractures urbaines, alimentant un débat national sur l’intégration républicaine.
L’épisode marque un avant-après dans la gestion des banlieues, avec une polarisation durable entre approche sécuritaire et demandes de réformes structurelles.
2005 : les révoltes urbaines vues par les jeunes du BB
https://www.bondyblog.fr/evenement/2005-les-revoltes-urbaines-vues-par-les-jeunes-du-bb/
« 2005 n’a servi à rien » À Clichy-sous-Bois, la colère en échos
https://www.bondyblog.fr/reportages/2005-na-servi-a-rien-a-clichy-sous-bois-la-colere-en-echos/
Le Monde : Qu’est-ce qui avait déclenché les émeutes de 2005 et comment ont-elles pris fin ?
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/06/29/qu-est-ce-qui-avait-declenche-les-emeutes-de-2005-et-comment-avaient-elles-pris-fin_6179835_4355770.html
Les émeutes dans les banlieues françaises en 2005
https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000001085/les-emeutes-dans-les-banlieues-francaises-en-2005.html
Retour sur les violences urbaines de l’automne 2005 Émeutes et émeutiers à Aulnay-sous-Bois Par Vincenzo Cicchelli, Olivier Galland, Jacques de Maillard et Séverine Misset
https://shs.cairn.info/revue-horizons-strategiques-2007-1-page-98?lang=fr