La Brigade Anti-Criminalité (BAC) est une unité spécialisée de la Police nationale française, créée en 1971 à Paris et en Seine-Saint-Denis, puis généralisée en 1994 sous l’impulsion de Charles Pasqua.
Les agents de la BAC interviennent en civil ou en uniforme selon les contextes, et privilégient la recherche du flagrant délit. Ces policiers privilégient une logique de confrontation plutôt que de prévention, avec des interventions musclées qui sont régulièrement dénoncées pour leur brutalité, notamment lors d’interpellations. Ces pratiques, souvent effectuées sans justification légale selon certains observateurs, alimentent un climat de défiance.
La BAC se distingue par une logique d’intervention marquée par la confrontation, privilégiant les contrôles d’identité répétés, notamment sur les jeunes des quartiers populaires et les personnes perçues comme étrangères. Ces pratiques, souvent dénoncées pour leur caractère arbitraire ou sans justification légale, alimentent un climat de défiance entre police et population. Les interventions musclées de la BAC sont régulièrement critiquées pour leur brutalité, notamment lors d’interpellations dans les quartiers sensibles.
L’anthropologue Didier Fassin souligne que ces méthodes participent à un « maintien de l’ordre inégalitaire » où les contrôles policiers deviennent des rituels d’humiliation, renforçant une hiérarchie sociale et une fracture entre police et habitants des quartiers populaires. Il décrit un racisme institutionnalisé, où ces territoires sont perçus comme des « territoires ennemis ».
Les policiers de la BAC sont majoritairement issus de milieux sociaux homogènes, souvent éloignés de la réalité des quartiers populaires, ce qui contribue à un « fossé culturel ». Certains membres affichent des symboles ou écussons à connotation militante, banalisant des comportements racistes au sein des brigades.
Historiquement, la BAC s’inscrit dans la continuité des dispositifs policiers coloniaux, notamment la Brigade nord-africaine (BNA) et la Brigade des agressions et violences (BAV), héritées de la guerre d’Algérie. Les pratiques de quadrillage, de contrôle et de répression ont été adaptées pour cibler les quartiers populaires à forte population issue de l’immigration postcoloniale. Cette dimension historique et politique est absente du film « Bac Nord », qui est critiqué pour sa glorification d’une police en roue libre. Le film contribue ainsi à « invisibiliser » les racines structurelles de la violence policière et à légitimer une logique d’exception dans les quartiers populaires.
Le mode d’intervention de la BAC accentue la fracture entre police et population, créant un cercle vicieux de défiance mutuelle. Le ciblage des quartiers populaires par une police d’exception pose la question de la rupture d’égalité républicaine.