À Royère-de-Vassivière, à la mi-août, une soirée s’est transformée en chasse à l’homme visant un jeune Noir et ses amis. Selon plusieurs témoins, l’incident a débuté lors de la fête du village, lorsque des membres du comité des fêtes, parmi lesquels un élu municipal et le président de la société de chasse locale, auraient proféré des insultes racistes. Des cris tels que « Il est où le nègre ? On va le trouver » auraient retenti, suivis d’une véritable traque, d’abord à pied puis en voiture.
Sept plaintes pour violences en réunion, dont plusieurs à caractère raciste, ont été déposées. Quatre jeunes présentent des incapacités de travail allant de 6 à 15 jours. Si certains organisateurs parlent d’une « altercation de fin de soirée attisée par l’alcool », la gendarmerie confirme la nature raciste des propos tenus.
L’affaire a bouleversé la commune, le 25 août, plus de 300 habitants se sont rassemblés sur la place du village pour dénoncer le racisme et soutenir les victimes. Cependant, des tracts anonymes évoquant une « chasse raciste » et les tensions entre habitants ont mis en lumière les divisions locales. En marge du rassemblement, un petit groupe de soutiens présumés des agresseurs a provoqué en multipliant les saluts nazis. L’avocate des plaignants, Me Coline Bouillon, a elle-même été menacée de mort : « La prochaine fois, on viendra avec les fusils et les cartouches », lui aurait lancé un homme.
Cette affaire rappelle les ratonnades de l’été 1973, notamment à Marseille et Grasse, où élus, journalistes ou policiers avaient pris part à des violences racistes. Elle souligne la persistance du racisme en France, y compris dans les zones rurales, et la nécessité d’enquêtes transparentes et de sanctions claires. Tandis que le parquet de Guéret confirme qu’une enquête est en cours, l’un des élus mis en cause a porté plainte pour diffamation, niant toute injure raciste. La justice devra établir les responsabilités.